Le dimanche 7 février était celui du dimanche de la santé. Spécifiquement au cours de cette messe, l’accent est mis sur les malades et leurs proches, même si le terme de « santé » est beaucoup plus vaste.
Cette année, c’est l’équipe du SEM (Service Évangélique des Malades) de la paroisse qui s’est occupée de préparer cette messe.
Au cours de la messe, nous avons également pu découvrir le témoignage de Béatrice qui accompagne sa maman malade et sa sœur handicapée

Témoignage de Béatrice lors de la messe de la Santé à Anzin le 7/02/2021
Bonjour, je m ‘appelle Béatrice, j’ai 68 ans et je viens vous faire un témoignage en qualité d’accompagnant et aidant de ma mère âgée de 91 ans et de ma sœur Martine de 58 ans, handicapée moteur et mental de naissance.
J’habite Raismes depuis 4 ans avec mon frère, 67 ans, également à la retraite qui partage pleinement cet accompagnement.
Il y a une dizaine d’années, maman a déclaré une maladie d’Alzheimer, peu de temps après sa sœur. Je sais que beaucoup d’entre vous connaissent les symptômes de cette maladie pour y avoir été confrontés pour un proche ou un(e) ami(e) et les difficultés à les vivre pour les accompagnants.
En effet, à la fatigue physique due à des nuits mouvementées, s’ajoute une grande fatigue nerveuse pour l’entourage du fait des répétitions et oublis de la malade.
Comment je vis cette situation : Au début de la maladie, j’étais en colère et paniquée. Le handicap, je connaissais, mais j’avais vu la sœur de maman ne plus reconnaître ses enfants après un an de la maladie d’Alzheimer.
Je me souviens d’avoir hurlé intérieurement, du plus profond de mes tripes, au début d’une messe : « Seigneur, épargne à maman cette évolution très rapide, aide-moi à faire face car je ne saurai pas le faire sans Toi. »
Puis à l’aide de la prière, je suis entrée peu à peu dans l’acceptation, mais ce n’est pas toujours facile, alors dans les moments difficiles j’appelle encore « Seigneur, viens à mon aide. »
J’essaye aussi d’accueillir la vie telle qu’elle se présente, au jour le jour, sans trop me projeter dans l’avenir et de me contenter de faire paisiblement les tâches quotidiennes.
Je peux vous dire que cela n’a pas été facile, moi qui avais des responsabilités professionnelles, de » lâcher » ma volonté, de vouloir tout organiser, planifier et décider de l’avenir….
Avec cette maladie, je suis confrontée à mon impuissance et fais l’apprentissage de l’humilité. C’est alors que j’essaye de m’abandonner en confiance à la volonté de Dieu.
Ce qui m’aide et me soutient, en plus de la prière, c’est la messe où je me ressource, je reprends des forces, je retrouve le calme et surtout une grande paix intérieure.
Je peux mesurer aujourd’hui le cadeau de cette Paix reçue de Jésus et de la communauté.
… et avoir en rentrant des relations apaisées avec maman.
Je peux vous confier qu’il m’est arrivé, dans des moments de très grande paix intérieure de vivre comme un moment de grâce : j’ai vu le visage de maman différemment, avec, comme un amour profond, et je me suis dit que Jésus devait la voir comme cela, dans sa fragilité, dans sa dépendance, avec l’Amour de Dieu pour son enfant.
En conclusion, je peux dire que pour moi, sans la FOI, cet accompagnement serait plus que difficile mais il est pour moi source de progression de mon chemin de FOI par l’expérience de l’humilité, de l’abandon à la volonté de Dieu, de la PAIX agissante de Jésus.
J’aimerai vous proposer des intentions de prière :
– Pour mon frère et tous les aidants et soignants qui n’ont pas la Foi. – Prions le Seigneur pour que nos yeux voient avec les yeux de Jésus : la beauté et la dignité en chaque être humain, chez les plus fragiles, dans la dépendance et le handicap.
– Que la Paix du Seigneur soit chaque jour dans le cœur des aidants et soignants.